Eglise Saint Martin de Vern

L'église Saint-Martin de Vern-sur-Seiche

Les multiples constructions de l’église.

L’église Saint-Martin se trouve au cœur de la commune de Vern-sur-Seiche. De l´ancienne église, dont la construction remonterait au VIII e siècle, il ne reste rien. Une nouvelle église fut édifiée au XVIIe siècle, puis de nouveau au XIXe siècle.

En 1792 et 1795, des vols ont lieu aux alentours de l’Église. Pour assurer sa sûreté, le Corps municipal décide d’établir une garde, mais les cambrioleurs ne reculent devant rien et commencent à démolir le mur ouest de l’église pour y pénétrer.

Après plusieurs années, Monseigneur de Lesquen menace de fermer et d’interdire l’église si on ne la reconstruit pas ou, du moins, si des réparations ne sont pas réalisées. C’est donc en 1832 que sont envisagés des travaux. A ce moment on constate que l’église est devenue trop petite pour accueillir la population et que le bâtiment s’est dégradé au fil des ans : la charpente s’affaisse, l’eau coule de toute part… Le bilan est lourd et il faut trouver les ressources pour faire face aux dépenses. 

Les démolitions débutent en janvier 1834 et les travaux durent toute l’année. Mgr Claude de Lesquen vient bénir la nouvelle église pour la fête de Noël 1834.

La foudre s’abat sur l’église.

Dans la nuit du 8 au 9 juin 1911, un orage s’abat sur Vern. La foudre tombe sur la croix de la tour qui, chauffée à blanc, finit par mettre le feu à la charpente. Les pompiers arrivent rapidement, mais leur matériel ne leur permet pas d’atteindre les flammes à 30 m de hauteur. La croix tombe, le grand clocheton s’abat, les cloches s’écroulent tour à tour.

Un an après, à l’été 1912, le beffroi est reconstruit en ciment armé par la maison Hennebique (inventeur du ciment armé), technique innovante et nouvelle de l’époque. Trois cloches sont installées ainsi qu’une horloge, l’inauguration a lieu en octobre 1912. Réalisées par les ateliers Cornille Havard à Villedieu-les-Poêles (Manche) vers 1912, les 3 cloches sont : Julie-Eugénie-Marie-Joseph (998 kg pour un diamètre de 1,19m), Fabienne-Bernadette-Marie (709 kg pour un diamètre de 1,06m, cloche entièrement refondue en 2003 par la fonderie Bollée à Orléans) et Marguerite-Aimée-Zoe-Yvonne (498 kg pour un diamètre de 0,96m).

Les cloches sont électrifiées et rénovées en 1966, puis en 2003. Elles sont descendues, une nouvelle fois, en mai 2023 pour entreprendre les travaux de rénovation du beffroi qui devraient commencer en 2024.

Dégradation du beffroi et projet de restauration.

Depuis une décennie, la commune a constaté des dégradations notables sur le beffroi. En 2015, les cloches sont arrêtées par précaution, mais ce n’est qu’en mai 2023 qu’elles sont déposées par mesure de sécurité.

En effet, l’état actuel de la structure, en ciment armé, ne permet pas la mise en volée des cloches. L’opération a été réalisée par la société Bodet Campanaire, sous les yeux du maire, d’élus et de la presse locale. Aujourd’hui, les cloches sont exposées au grand public, pour une durée indéterminée, dans le chœur de l’église.

 

Actuellement, le beffroi présente de très nombreux aciers corrodés qui font éclater le béton. Les aciers ont une corrosion foisonnante qui fait augmenter leur volume à mesure qu’ils se corrodent. L’enrobage en ciment, réalisé il y a plus d’un siècle, est trop faible pour tenir face à l’expansion des aciers. Cela a généré des fractures majeures et des morceaux de ciment se délitent.

À l’époque de sa construction, le ciment armé était considéré comme un matériau innovant et plus « résistant » que le bois. Or, habituellement, les beffrois sont construits en bois, car c’est le matériau le plus approprié pour absorber les charges dynamiques dues au balancement des cloches.

Les travaux à venir

[…]

Le mobilier

L’église de Vern a bénéficié d’un apport artistique notamment dans son mobilier religieux. Cependant, les travaux et reconstructions de l’église expliquent que le mobilier conservé actuellement est récent.

Le maître-autel en marbre est de 1834, les retables latéraux et le chemin de croix sont de la fin du XIXe siècle.

Parmi le mobilier notable, nous pouvons notamment citer le maitre-autel, le tabernacle d’exposition, la chaire, les deux confessionnaux, les bancs en chêne foncé datant du XIXe siècle et de nombreuses statues… Dans le chœur, nous pouvons également admirer un groupe de la vierge de la Pitié datant de la fin du XVIIe siècle. La Pietà est aujourd’hui inscrite au titre des Monuments historiques et fut restaurée en 2019/2020.

 

Les vitraux

Pendant longtemps, il n’y eut que de simples verrières aux grandes fenêtres de l’église. Le premier vitrail, celui de Saint-Anne, fut placé fin 1868 et offert par les demoiselles Deschamps, religieuses de la Providence. Vers 1884, on plaça les 5 vitraux du chœur : celui du Sacré-Cœur, de l’Agonie, ceux de la Cène, de la Mise au tombeau et de la Résurrection.

Sur les 12 fenêtres de l’église, une est protégée par des vitres blanches et donne sur le clocher. Quatre sont protégées par des vitraux à plusieurs couleurs, sept par des vitraux représentant des personnages.